Politiquement votre

Publié le par ManuMeuh

Meuh ! Suite à la petite boite à Meuh morbide, mais rafraîchissante de ce matin (hum, non non, je vais très bien, j’aime beaucoup cette citation, c’est tout !), j’ai décidé de vous parler politique… Rien de bien original, vu que, comme une grande partie de la France , j’ai regardé le documentaire sur Chirac. Oui, hier et avant-hier, j’avais la télé qui tournait pendant que je m’occupais de ce si beau et nouveau blog (Et oui lecteur, ce design neuneu-vache n’est pas forcément évident à obtenir ! Il faut fouiller dans le code CSS ! Tu ne sais pas ce que c’est ? Renseigne toi, et tu comprendras pourquoi ça m’a pris un peut de temps !).

Mais tout ça va surtout me permettre de faire une rétrospective de mon éduction politique et de me situer moi face à ce monde étrange.

 

 Alors, la première partie du documentaire a été une véritable découverte. En effet, je n’étais pas né ! Toutes cette histoire politique je la connaît de façon floue : trop récente pour l’avoir apprise à l’école (comme la guerre du Golfe), je n’en avait que les échos des adultes. (Non je ne dirais pas Vieux, ça va les vexer… Mes parents passent parfois sur ce blog !) Hors les adultes en parlent entre eux, ils se comprennent, mais nous, pauvres jeunes même pas à l’état d’embryons à l’époque, on est largué ! Tout ça pour dire que j’ai suivi ça comme un feuilleton à suspens, et je me suis délecté de chaque rebondissement. Une constatation : nos homes politiques n’ont pas attendus de vieillir et d’avoir de l’expérience, pour être des ordures qui se tirent dans les pattes ! J’ai bien aimé voir le jeune Sarkozy aduler les idées et techniques du fringuant Chirac, quand on sait comment ils s’aiment aujourd’hui.

Remarque amusante : la voix-off du documentaire n’arrête pas de citer tout du long les différents surnoms de Chichi : le bulldozer, le Chirac-Girouette etc. Dans la première partie, on passe par au moins 15 surnoms, ça n’arrête pas !

 

 J’arrive ensuite à la deuxième partie, celle qui m’a le plus interpellé. Il y a des grands moments : le duel Mitterrand – Chirac et sublime… Un peut plus tard, on arrive au Chirac contemporain, pour moi du moins. En effet, toutes les informations relatées m’ont pas mal accrochées car j’en ai vécu la plus part à partir d’un certain point : avant 1995 environ, la politique n’était pour moi qu’un monde de grands, abscond et flou.

 

 En 1995 j’avais 10 ans : les élections présidentielles n’échappent pas à un enfant de cet âge, surtout si on lui en matraque l’encéphale à l’école. Mais tout ça était encore très flou : droite, gauche, social, libéral, je me mélangeait en peut tout !

 

 Il m’a suffit de quelques années pour vraiment rentrer dedans et surtout, comprendre ! J’ai commencé à bien suivre l’actualité avec la réaction épidermique de la France face à Jupé. J’ai donc assidûment suivi à la plus grande bourde Chiraquienne : la dissolution de l'assemblée en 1997. A partir de là, j’ai découvert la réalité de la politique avec la cohabitation : oui, les gens qui nous dirigent sont souvent véreux (les affaires de Chirac en justice) et démagogiques à outrance (1998, la coupe du monde a « effacé » la conscience politique des Français, tout le monde ne parlait plus que de ballon, et les politiques en ont profités. Certain pour travailler leur électorat – Chirac ne connaît rien au Foot – d’autres pour vaquer à leur occupation pendant que personne ne les regarde.)

C’est à ce moment là que j’ai découvert également les dangers de la télé : images passées en boucles, matraquage intellectuel, système de « mode » des informations (les gosses qui crèvent de faim ? C’était le moi dernier, plus personne n’en parle !). J’ai appris à prendre de la distance, et multiplier les sources d’infos (merci Internet, quand j’y ai eu accès).

Depuis longtemps, je suivais les Guignols de l’Info : maudits guignols ! Je regarde, toujours : c’est marrant, satirique etc. Mais j’ai appris à m’en détacher, car c’est horriblement subjectif et outrancier. J’adore, j’avoue, mais c’est un divertissement, pas un journal d’information ! C’est l’erreur que faisaient pas mal de camarades de Collèges Lycée.

 

 En Mai 2002, je fulmine. Je me suis construit une vraie conscience politique (Tout seul, et depuis le début ! J’ai une mère de droite, chef d’entreprise et un père, de gauche, fonctionnaire. J’ai eu la chance de pouvoir m’auto-forger une opinion.). Je veux défendre mes opinions, je suis résolument PS et pro Jospin. Je voudrais pouvoir donner ma voix, mais le mois de Mai 2002 ne sonnera que mes 17 ans. Grrr

Là où je m’énerve, c’est en voyant des amis ou de simples camarades de classes qui ont l’âge de voter, et qui préfèrent aller se balader en couple plutôt que d’aller aux urnes. Pire certains ne sont pas inscrits sur les listes. Cette attitude me révolte. Je suis là, impuissant : j’ai la volonté, mais pas la possibilités. Et je vois d’autres qui ont l’exact opposé !

Comme souvent, sûrement mon plus grand défaut prend le pas sur le raisonnement : je ne supporte pas cette attitude et je m’énerve. (J’ai le problème dans certaines conversations où les avis sont trop opposés : la chasse, la corrida etc. Je dois absolument travailler à m’assouplir !)

Seule réponse : « Mais, Manu, une voix ça compte pour rien, on s’en fout, on est mieux tout les deux dans la forêt plutôt qu’à faire la queue pour déposer une enveloppe ! » (Rhaaa : déjà, ça fait deux voix en moins !)

 

 A ce niveau, il n’est plus même question de « Pour qui voter ? ». Ca, je laisse l’entière responsabilité du choix. Mais, bon sang, c’est un droit ET un DEVOIR !! Humf, bon j’arrête là ma digression, je me suis assez fâché.

 

 On repart : résultats des Présidentielles 2002. C’est le drame ! Le Pen et Chirac en tête d’affiche. Je ne réalise pas. Je ne pense même plus aux pèquenots qui n’ont pas voulus aller voter. Je ne pense pas plus à la dispersion des voies de gauche… C’est le score de Le Pen qui me fout le vertige. En suivant, mon chouchou se retire : Jospin est out. Tout le monde est obligé de voter Chirac : je suis confiant, il sait qu’il est pas élu pour ses idées, mais contre les idées de l’autre. Il va faire un beau gouvernement hétéroclite… Perdu ! Après un score historique (rappel 82 % !!) il repart en sucette.

 

 La suite est vite vue. Pendant mes années étudiantes (après un BAC 2003 secoué de grèves), les personnalité s’enchaînent : Raffarin (ascension puis déclin) avec Sarko en parallèle (véritable révélation anti-insécurité à l’intérieur… Les banlieues ne seront plus jamais les mêmes), puis Villepin (idem, ascension puis déclin avec le CPE) toujours avec Sarko.

 

 Et nous voilà en 2006. Le documentaire s’arrête à la veille de l’anniversaire des émeutes en Banlieues… C’est aujourd’hui. En pleine campagne électorale, pendant que la gauche se chamaille pour choisir difficilement un candidat, les médias matraquent sur cet anniversaire et sur l’insécurité, faisant le beurre du petit Nicolas (pas le personnage de littérature enfantine, mais bien le futur président Sarkozy).

 

 Et aujourd’hui j’ai peur. En 2007, je vais enfin pouvoir voter pour défendre mes opinions… Mais j’ai peur. J’ai peur, non pas des banlieues, non pas pour ma vie, mais pour ma conscience politique que personne ne semble arriver à représenter. La gauche se bat, la droite contemple. Sarko arrive et tout le monde semble prêt à le suivre, notamment parce qu’il présent bien et qu’il a du bagou. Pas très loin, dans son ombre, un home attend… Sur sa veste, un pins représente un flamme bleue blanche rouge… Sur cette flamme, deux lettres se distinguent : F.N.

 

 Oui, j’ai peur.

Publié dans Ma vie à Mhoua

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